HOMMAGE A MONSIEUR ILBOUDO PAUL TARYAM MAIRE DE LOUMBILA Par Prosper KOMPAORE

L’homme que nous célébrons en ce jour mardi 06 avril 2021, est un homme exceptionnel, un rassembleur, un bâtisseur, un innovateur, un travailleur acharné, un homme de conviction. Monsieur Ilboudo Paul Taryam nous a quitté en sa 72ème année.
Un éducateur, un linguiste aguerri qui très tôt a compris les enjeux de la langue. C’est ainsi que l’éducation bilingue, a été promue au Burkina Faso sous son autorité. Malgré les contraintes et les obligations d’une vie professionnelle intense, il n’a pas abandonné sa volonté d’aller jusqu’au bout de sa recherche. Et c’est ainsi qu’en 2018, il a enfin pu soutenir son doctorat unique en sciences de l’éducation à l’université Norbert Zongo de Koudougou. On pouvait légitimement nourrir l’espoir d’une nouvelle carrière de professeur d’université, mais l’homme propose et Dieu dispose.
Docteur Ilboudo Paul Taryam était intimement pénétré de l’esprit de service. Service pour son peuple, service pour le développement économique, social et culturel de sa commune. Disponible, accessible à tous en tout temps, et pétri du sens de l’écoute. Lorsqu’en 2015, à la demande de ses amis politiques il s’est jeté, à son corps défendant, dans l’arène politique, il était loin d’imaginer les difficultés qu’il aurait à affronter. Il a appris très tôt malheureusement que le combat dans lequel il s’était engagé était par moment un combat sans pitié.
Il a su déjouer un certain nombre d’obstacles et garder toute sa droiture et son intégrité. Cela ne fut pas facile. Mais cela ne l’a pas découragé et même ceux qui doutaient de sa capacité à mener à bien sa mission ont dû se rendre à l’évidence et lui reconnaitre le mérite d’agir de manière désintéressée et objective. Ouvrier infatigable, jusqu’à son dernier souffle, il a donné sa vie pour sa commune.
Le Conseil municipal m’a demandé de prendre la parole en ce jour au nom des personnes ressources de la commune. Le simple fait d’avoir l’honneur de prononcer quelque mots en hommage à l’œuvre d’une personnalité si éminente m’oblige à un devoir d’humilité et de respect devant la mémoire de ce digne fils de notre commune.
Monsieur le maire a souhaité m’impliquer à l’instar d’autres personnes ressources à l’élaboration de son programme d’action. C’est avec joie que j’ai accepté en tant que fils de cette commune et particulièrement du village de Donsin d’apporter ma modeste contribution à la formulation de sa politique culturelle prenant en compte la diversité des expressions et du patrimoine culturel de la commune.

De nombreux projets relatifs à la formation, aux activités culturelles, au suivi et à l’appui des différents groupes artistiques des villages, des femmes, des jeunes, des scolaires ont été engagés par monsieur le Maire et son Conseil municipal. Il nourrissait de nombreux autres projets, mais l’homme propose et Dieu dispose !
Au plan économique, social, agricole, au plan de l’élevage, de l’éducation, de la santé, de la bonne gouvernance, des infrastructures, des lotissements et des restructurations, de nombreuses concertations avec les populations locales, des stratégies de recherche de financement étaient déjà engagées et tous les ressortissants avaient bon espoir que, sous son leadership, Loumbila s’inscrirait durablement dans le palmarès des municipalités les plus dynamiques de l’Oubritenga. Tout dernièrement, monsieur le maire avait inauguré avec une fierté légitime les réalisations et infrastructures réalisées avec les ressources propres de la commune. Mais l’homme propose et Dieu dispose.
Tu avais l’ambition de faire de l’Oubritenga, l’une des plateformes culturelles les plus vivantes de la région du Plateau central. Ton maitre mot était la recherche de l’excellence ! Mais l’homme propose, et Dieu dispose.
Et Dieu a disposé qu’en ce mercredi 31 mars 2021, il rappellerait à lui son fils pour lui dire, « mon fils Paul Taryam, tu as combattu le bon combat. Viens près de moi et veille sur tes frères et sœurs de l’Oubritenga. »
Il a disposé que cette œuvre entreprise par Paul Taryam Ilboudo, devrait être poursuivie par d’autres, un peu comme Moïse à l’entrée de la terre promise, a dû passer le relai à son fidèle Aaron. Nous prions Dieu en ce jour, que des mains dignes de confiance s’emparent de ce relais et perpétuent l’œuvre et la mémoire de notre ami et frère pour le bien de notre commune.
A madame Ilboudo, à leurs enfants, à sa famille biologique, à l’ensemble de ses collaborateurs de la mairie de Loumbila, à tous ses autres collaborateurs des organisations et institutions partenaires, à ses amis, collègues et collaborateurs politiques et administratifs, nous exprimons ici nos plus vives condoléances, et que la fraicheur des bienfaits de l’illustre disparu apaise l’incandescence de votre douleur.
M’ nèda ! mon frère, mon ami ! Après une vie bien remplie tu peux dormir, le sourire aux lèvres, du sommeil du juste. Que Dieu t’accueille auprès de lui, et que la terre libre du Burkina Faso te soit légère.

Prosper KOMPAORE