[PORTRAIT] Rencontre avec Sandrine Lemery...

...membre de l’Ashoka Support Network depuis 3 ans. Les membres de l’Ashoka Support Network (ASN) sont des dirigeants, des entrepreneurs et des philanthropes qui partagent, soutiennent et défendent les valeurs et la vision d’Ashoka. Engagés financièrement, ils s’investissent par ailleurs personnellement auprès d’Ashoka et s’ils le peuvent, auprès des entrepreneurs sociaux du réseau. L’ASN est avant tout un parcours transformatif dans lequel l’expérience avec la communauté leur permet de libérer leur potentiel d’acteur de changement. Lancé en France en 2005, ce réseau, en expansion sur tous les continents, représente plus de 350 membres dans 20 pays, dont 100 en France, Belgique et Suisse. Ce mois-ci, découvrez le portrait de Sandrine Lemery
visage de sandrine lemery - cheveux long clair yeux bleus

Comment et pourquoi as-tu rejoint Ashoka ?

J’ai découvert Ashoka grâce à mon mari qui en faisait partie. Il me parlait souvent de ses rencontres avec des entrepreneurs sociaux inspirants, ou des ateliers sur l’entrepreneuriat social auquel il assistait et qu’il trouvait très stimulants.

De mon côté, j’étais à un tournant de ma carrière, et je cherchais une autre forme d’engagement. Après une longue carrière de haut fonctionnaire, notamment dans le secteur du contrôle de l’assurance, j’avais envie de m’engager dans le domaine de l’éducation, que je trouve clé pour agir sur les multiples enjeux sociaux et environnementaux.

Or, Ashoka est très actif sur ces enjeux-là et met en œuvre plusieurs initiatives innovantes pour donner aux jeunes les outils nécessaires pour être acteurs de changement. Je pense notamment aux Changemakers Schools, ou à l’initiative plus récente des Grandes Ecoles de la Transition co-portée par Ashoka, qui répertorie toutes les formations aux enjeux sociaux et environnementaux pour faciliter l’engagement des étudiants.

Enfin, le fonctionnement d’Ashoka m’attirait fortement. J’ai en effet réalisé ma carrière dans des services publics dont le fonctionnement demeure encore très hiérarchique, et parfois relativement éloigné du terrain. Au contraire, Ashoka incarne un modèle horizontal, en prise avec les besoins et les réalités du terrain, et qui place la bienveillance et l’écoute au cœur de ses interactions, sans ne jamais rien sacrifier à l’ambition et à la recherche d’efficacité. Cette combinaison d’éléments m’a encouragée à rejoindre l’Ashoka Support Network, auquel je participe activement depuis mon entrée en 2018.

Comment se concrétise ton engagement au sein de l’Ashoka Support Network ?

Ashoka prend réellement en compte les aspirations des membres de l’ASN pour leur proposer une diversité d’engagements adaptés à leurs envies, disponibilités et expertises. L’engagement dans l’ASN est ainsi un réel parcours modulable conçu pour nous permettre d’évoluer à notre rythme sur les thématiques qui nous intéressent.

Étant motivée par les enjeux d’éducation, j’ai ainsi eu le plaisir de pouvoir accompagner Émilie Schmitt, co-fondatrice d’Activ’Action, et Salomé Berlioux, fondatrice de Chemin d’avenirs. Les membres de l’Ashoka Support Network sont en effet bien plus que des soutiens financiers ; ils sont invités s’ils le souhaitent à accompagner les Fellows Ashoka. Cette expérience m’a permis d’accompagner deux entrepreneuses sociales inspirantes dans les décisions clefs de leurs associations, et a été extrêmement enrichissante.

Au-delà des accompagnements, Ashoka est une galaxie de ressources et d’activités dédiées à l’entrepreneuriat social qui permet d’apprendre sans cesse et de se former à une multitude de thématiques. Nous, les membres de l’Ashoka Support Network, pouvons participer à des ateliers sur la finance à impact, sur le changement systémique ou encore sur les méthodes de plaidoyer. Il y a par ailleurs un gros effort d’animation de la communauté ASN, qui permet de rencontrer les autres membres et d’enrichir son réseau par des rencontres avec d’autres dirigeants en quête de sens et d’engagement comme nous. Le tout rend l’expérience ASN extrêmement enrichissante et stimulante.

Qu’est-ce que tu retires de cet engagement, que tu mènes depuis maintenant trois ans ?

C’est d’abord une inspiration au quotidien, en travaillant avec des entrepreneurs sociaux qui font bouger les lignes et déploient des solutions innovantes aux problématiques sociales et environnementales qui nous concernent tous. Pouvoir échanger avec eux sur leur stratégie et leur travail et contribuer même modestement à leur succès est une véritable chance et cela m’apporte beaucoup.

Par ailleurs, j’ai beaucoup de plaisir à travailler dans une structure horizontale et bienveillante comme Ashoka. C’est à la fois très agréable comme cadre de travail, mais plus généralement cela prouve que ce type de modèle est possible et permet d’être aussi efficace que d’autres structures plus traditionnelles pour résoudre les grands défis du XXIe siècle. C’est un motif d’espoir.

Enfin, côtoyer régulièrement tous les acteurs de changement de la galaxie Ashoka m’inspire et me donne envie de m’engager davantage. Aujourd’hui, l’Ashoka Support Network est un engagement à côté de mon travail. Mais je réfléchis à la manière dont je pourrais transposer une partie de ce que j’observe et que j’apprends dans mon environnement professionnel. Je préside notamment le Conseil de surveillance du fonds de réserve pour les retraites, qui gère 25 milliards d’euros, où la dimension ESG des investissements est importante mais pourrait l’être encore davantage. Mon parcours à Ashoka m’a ainsi fait prendre conscience de mon potentiel d’actrice de changement, et j’ai désormais envie de l’exploiter autant que possible sur les thématiques qui me tiennent à cœur.