[PORTRAIT] Rencontre avec Pierre de Rauglaudre...

Comment et pourquoi as-tu rejoint Ashoka ?

J’ai découvert Ashoka en 2019 grâce à mes enfants, qui ont offert à ma femme et moi deux billets pour ChangeNOW, un sommet réunissant plus de 1000 acteurs du changement à Paris. J’étais alors en transition professionnelle, après avoir eu un parcours d’entrepreneur sensibilisé aux valeurs de l’ESS. Si au fil de ma carrière j’ai pu mettre en place des choses, notamment dans le domaine de l’insertion, j’ai quitté mon entreprise avec un peu de frustration de n’avoir pas pu en faire plus. Des échanges avec des personnes inspirantes, à commencer par Pierre Decré et Pascal Stefani, déjà membres de l’ASN, m’ont incité à franchir le pas et j’ai rejoint Ashoka en avril 2020.

Incontournable à mes yeux, il n’y a pas beaucoup d’organisations soutenant l’entrepreneuriat social avec la portée d’Ashoka. De plus, l’ONG a une démarche pédagogique et une dimension internationale fortes. En effet, sa communauté répartie dans plus de 90 pays représente une formidable opportunité de découvrir le monde de l’impact à l’international. Je pense aux Ashoka Changemakers Summits, rencontres annuelles de l’ensemble de la communauté, ou aux ateliers avec des Fellows européens, énormes sources d’inspiration !

J’apprécie particulièrement les conférences et formations proposées par Ashoka, qui offrent un espace d’apprentissage et d’échanges sur une grande diversité de sujets, entre l’éducation à l’impact, le plaidoyer en faveur de l’entrepreneuriat et l’approche « changement systémique ». J’ai eu l’occasion d’approfondir cette dernière notion, pierre angulaire de la vision d’Ashoka, notamment lors d’une conférence internationale sur la nouvelle philanthropie. J’ai été marqué par leur invitation adressée à toutes les fortunes à investir 10% de leur patrimoine dans des projets à impact, ce qui suffirait à répondre aux enjeux d’aujourd’hui. Ainsi, en menant, entre autres, des initiatives pour changer les mentalités des philanthropes, Ashoka vise à impulser des changements profonds, systémiques.

Comment se concrétise ton engagement au sein de l’Ashoka Support Network ?

En plus de participer aux temps de communauté et de formation, je fais partie du Comité d’Accompagnement de Chemins d’Avenirs, avec deux autres ASN. Le projet de Salomé Berlioux, qui permet aux jeunes des zones périphériques de changer leur perception sur eux-mêmes et sur leur capacité à réussir, m’a convaincu dès son premier « pitch » : mise en lumière d’une population dont on parle peu, force du mentorat pour les élèves, dimension plaidoyer institutionnel, beaucoup de « cases cochées » de mon point de vue ! Nous avons ainsi travaillé sur les volets stratégiques et organisationnels afin de changer, notamment avec l’Etat, les règles du jeu sur ce sujet. D’autre part nous échangeons sur la transformation digitale, en raison de mon autre casquette de mentor Share it, impulsé par Ashoka pour aider gratuitement des organisations sociales à démultiplier leur impact grâce à la technologie.

Qu’est-ce que tu retires déjà de cet engagement qui a commencé il y a un an ?

L’apport immédiat d’Ashoka a été l’acculturation à l’impact sous toutes ses dimensions. Les échanges avec les ASN et les contacts directs avec les Fellows sont très riches, me révélant concrètement la force du collectif et du réseau.

J’ai par ailleurs pris confiance en mon potentiel d’accompagnateur, sur lequel j’étais dubitatif en arrivant. Le complexe d’illégitimité disparait vite lorsque la relation se tisse et que les apports (réciproques !) deviennent tangibles.

C’est également une source d’inspiration pour Eclosion, startup studio au service de l’impact que je co-dirige avec ma femme Agnès, qui s’investit dans le comité d’ASN France. Ashoka a donc aussi une place dans mon cheminement professionnel et parfois à la table familiale !