Les entrepreneurs sociaux : acteurs clés des Objectifs de Développement Durable

Sustainable Development Goals
Source: Sustainable Development Goals

De l’éducation à l’égalité entre les genres, l’accès à l’eau potable, l’énergie propre ou le respect des Droits de l’Homme, les Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés par l’ONU en 2015 visent à poser d’ici 2030 les bases d’un futur plus prospère, plus juste et plus durable. Les entrepreneurs sociaux, par les solutions qu’ils proposent, vont y jouer un rôle clé.

Les entrepreneurs sociaux identifient des problèmes sociétaux, et œuvrent à y répondre par des solutions durables et efficaces. Les innovations et solutions créatives qu’ils conçoivent sont déterminantes dans la refonte d’un monde plus équitable et plus durable. Santé, accès à l’eau potable, justice et paix, voici trois exemples à découvrir, qui, parmi des milliers d’autres initiatives, contribuent à la réalisation des Objectifs de Développement Durable.

Pas d’accès à la santé sans moyen de transport

 

Riders for Health
© Riders for Health

 

Ancienne motocycliste professionnelle, Andrea Coleman œuvre à l’amélioration de la capacité et de l’efficacité des services de santé à travers huit pays d’Afrique subsaharienne. Son organisation, Riders for Health, gère et entretient un parc de motos et autres véhicules pour les ministères de la Santé de gouvernements d’Afrique subsaharienne. Experts en gestion des transports, ils permettent aux personnels de santé de fournir des soins médicaux essentiels aux communautés rurales de manière fiable et rentable, souvent pour la première fois. Ils atteignent aujourd’hui 21 millions de personnes qui n’avaient auparavant pas accès aux soins médicaux de base.

Faire couler l’eau dans les bidonvilles

Eau et Vie
© Eau et Vie

Dans les bidonvilles urbains où l’accès à l’eau est un défi permanent, Philippe de Roux a quant à lui créé un système efficace permettant de fournir de l’eau potable à chaque famille, et ce à moindre coût pour le consommateur, comme pour le fournisseur. Jusqu’à présent, son organisation Eau et Vie a développé des projets dans d’importantes villes des Philippines, du Bangladesh et de Côte d’Ivoire, chacun d’entre eux basé sur un modèle commercial durable. Ces projets ont permis de connecter 85% des familles concernées au réseau d’eau potable, avec un taux de paiement de 95%.

Des coalitions pour éradiquer la torture

International Bridges to Justice

 

Par son organisation International Bridges to JusticeKaren Tse œuvre à éradiquer la torture dans les démocraties émergentes. Par des formations visant les avocats commis d’office, et des programmes de soutien aux gouvernements dans les réformes structurelles, Karen permet à ces démocraties de poursuivre leurs efforts en matière de droit à la représentation légale et de protection contre l’utilisation abusive de la loi. International Bridges to Justice comprend à ce jour un réseau de 55 intervenants de justice dans 37 pays. Plus de 30 000 individus ont bénéficié d’un avocat d’IBJ et 22 000 nouveaux avocats ont été formés. Rien qu’au Cambodge entre 2001 et 2012, l’emploi de la torture lors des enquêtes de police, qui était presque systématique, est passé à un taux de moins de 5% dans les cas gérés par l’organisation de Karen.

Seule une approche collective permettra d’être à la hauteur des objectifs de développement durable fixés à New York.

Pour multiplier leur impact, ces entrepreneurs sociaux ont cependant besoin de relais de croissance, qui passent par des partenariats stratégiques, gagnant-gagnants, avec des entreprises privées, des gouvernements, des organisations internationales ou d’autres acteurs du secteur social. Seule une approche collective permettra d’être à la hauteur des objectifs fixés à New York.

Pour faire naître cette force de frappe collective, il nous faut prendre conscience de notre aptitude à devenir des vecteurs de changement. Chaque citoyen doit développer les compétences et l’assurance nécessaires à guider sa communauté, son entreprise, ou n’importe quelle entité qui en bénéficierait vers de nouveaux modèles et des pratiques plus durables.

Martin Luther King Jr. a dit : « Avoir la foi, c’est monter la première marche même quand on ne voit pas tout l’escalier ». C’est aussi ce dont il est question pour un entrepreneur social : monter cette première marche. Andrea, Philippe et Karen ont tous un jour eu ce courage, et leurs idées jouent un rôle crucial dans la résolution des problèmes sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face. Saisir l’opportunité de devenir un acteur du changement, c’est être prêt à faire ce premier pas.


>> Retrouvez ces exemples sur la plateforme Medium d'Ashoka 

>> Retrouvez plus d'histoires d'entrepreneurs sociaux qui font bouger les lignes